Muntu Valdo

Le jeune guitariste, chanteur et virtuose harmoniciste se pique d’être à la fois compositeur et fabricant de ces mélodies que bien peu d’oreilles, plus ou moins avisées, pourraient oublier. En une fraction de clin d’œil Muntu Valdo, son cri ému, sa voix serpentante, son tutoiement fin de notes alternativement graves ou aiguës, son son dépouillé et nuancé s’installe dans les cœurs de ceux qui l’écoutent ou ne l’entendraient que par hasard. C’est en règle générale le début d’une bienheureuse accoutumance. En effet sa musique vient de loin, elle pèse le poids non de la vieillesse mais de la densité immémoriale de sa substance, de sa science limpide. Musique qui n’a pas d’âge, comme son auteur qui revendique plus de cinq mille ans d’années d’existence, témoins les hiéroglyphes de sa faussement anodine pochette, le Sawa Blues est propre en exclusivité à Muntu Valdo.


Ses riffs de guitares, sa voix enroulée autour d’une langue africaine pure, à tons ondulants, dictée entre temps et contretemps, signent une ouvraison, un genre qui ne doit rien à personne d’autre que son inventeur. Neuf. Ces pulsations musicales semblent pourtant familières, voire familiales. Et pour cause elles refont le lien entre les Amériques africaines et le continent mère, depuis l’œkoumène équatorial de cette Afrique conservatoire, berceau, autant que lieu privilégié de syncrétismes agençant esthétiques des temps reculés et ambitieuses innovations contemporaines. Ce sawa blues plonge dans les racines aquatiques des cultures côtières, il parcoure en va et vient l’itinéraire des fils d’Afrique déportés avec la génétique de leur plastique musicale ancestrale, restituée rénovée, acclimatée à la nécessité de vaincre les fers. Muntu Valdo est bien blues, et il offre d’envelopper cette puissante expression artistique populaire de touches, d’univers rythmiques et harmoniques africains. Martelant ses Dieux et ses Diables en ponctuant d’un jeu de guitare typique ses airs élaborés, égrainés le long du manche de six cordes bien parlantes et meilleures pensantes encore, l’artiste interroge la société, sans colère ni esprit vindicatif, sur le chemin millénaire de la vérité. Celle qui ne saurait être tue, et qui ne peut être dite que par un infime petit nombre.


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